Bonjour, Joyce Carol Oates, la femme aux cent romans sur Arte.
Avec Marine Jolivet en voice over pour Joyce Carol Oates et Françoise Cadole en commentaire. Ainsi que Jean-Pierre Leblan. Bon visionnage et lectures peut-être ? … Je vous le souhaite.
Studio : Video Adapt
Son: Freddy Bon
Mixage : Jeff Chauffour
Adaptation : Céleste Karlin
Résumé Arte :
Après seize ans de négociations, le réalisateur Stig Björkman a convaincu Joyce Carol Oates, 85 ans, de lui ouvrir les portes de son univers. Portrait sensible de l’immense romancière, inlassable exploratrice de la psyché noire de l’Amérique.
« J’ai souvent pensé qu’en un sens j’étais un être neutre et que je n’avais presque aucune personnalité. […] Je suis amoureuse du monde extérieur et l’écriture est une manière de transmettre ça. » Silhouette de brindille coiffée d’un chapeau et regard de hibou derrière des verres qui lui mangent le visage, Joyce Carol Oates, 85 ans, a des manières de « Lady-Cup of Tea ». Levée aux aurores pour écrire – à la main –, cette passeuse qui, boursière dans les sixties, s’est prise de passion pour l’université adore enseigner et déteste les vacances. Se prêtant, malgré ses réticences, au miroir du rétroviseur, la romancière replonge dans son enfance humble, hantée par la mort violente de deux aïeuls dans une ferme de Milleport (État de New York), dont elle garde la conscience précoce de l’absurdité de la vie, surtout de celle des adultes, et marquée par une révélation littéraire, à 8 ans, à la lecture d’Alice au pays des merveilles, cadeau d’une grand-mère aimante : « En prenant Alice pour modèle, j’étais préparée à reconnaître la peur et même la terreur sans y succomber. » Inlassable exploratrice de la psyché noire de l’Amérique, l’auteure féministe a dénoncé dans son œuvre magistrale le racisme, l’aliénation et les inégalités, ausculté la désintégration familiale, la misère de la sexualité et les pièges de la célébrité, ou encore examiné à la loupe l’esprit dérangé d’un serial killer (Zombi). Au fil d’événements pregnants, des émeutes de Detroit relatées dans Eux au destin de l’icône Marilyn, qui lui inspirera le chef-d’œuvre de plus de mille pages Blonde, en passant par les ravages de la pollution (Les chutes) ou la mort passée sous silence de la passagère du sénateur Ted Kennedy (Reflets en eau trouble), Joyce Carol Oates se raconte, en même temps que son pays.
Voix des sans-voix
« Si vous voulez me rencontrer, vous me trouverez dans mes livres…« , avait-elle prévenu. Il aura fallu seize ans de négociations à Stig Björkman pour convaincre Joyce Carol Oates de lui ouvrir les portes de son univers créatif pour ce premier portrait filmé d’elle. Du volant de sa voiture à sa tendre complicité avec son époux, le critique de cinéma et documentariste suédois (Je suis Ingrid) suit cette « voix des sans-voix », qui préfère d’ordinaire parler des autres, mais se dévoile ici avec pudeur, quand elle évoque la perte de son premier mari ou encore sa part de judéité. Au rythme de son quotidien et infusée de son humour tranquille, une traversée sensible de la vie et de l’œuvre de cette prolifique figure de la littérature contemporaine, nourrie d’archives et émaillée de beaux extraits de ses œuvres.
Réalisation
Stig Björkman
Pays
Suède
Année
2023
https://www.arte.tv/fr/videos/112305-000-A/joyce-carol-oates-la-femme-aux-cent-romans/